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Réseau de chaleur du quartier de Penhars

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Dans le cadre de son engagement en faveur de la transition écologique et énergétique, Quimper Bretagne Occidentale porte le développement d’un réseau de chaleur bois-énergie sur le quartier de Penhars. Ce projet ambitieux s’inscrit pleinement dans la stratégie de décarbonation du territoire et vise à promouvoir l’utilisation d’énergies renouvelables locales pour renforcer la souveraineté énergétique du territoire.

Ce projet rentre dans sa phase réalisation à compter du mois de juin 2025 pour une mise en service lors de la saison de chauffe hivernale 2026-2027. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) de Quimper Bretagne Occidentale et du programme « Territoires Economes en Ressources », soutenu par l’ADEME Bretagne, dans lequel l’Agglomération s’est engagée.

Genèse d’un projet en faveur de la transition énergétique et écologique

Dans le cadre de son projet de territoire, adopté en avril 2022, Quimper Bretagne Occidentale a placé au cœur de son engagement la transition énergétique et écologique – le réseau de chaleur en est un outil incontournable. Pour appuyer son implication et conformément à la réglementation, l’Agglomération s’est engagée dans l’élaboration de son Plan climat-air-énergie territorial (PCAET), un projet territorial de développement durable, qui sera soumis au prochain Conseil communautaire en 2025 pour une approbation définitive.

Quimper Bretagne Occidentale entend réduire sa dépendance énergétique, alléger sa facture, limiter son impact climatique et anticiper les évolutions à venir en renforçant la résilience du territoire.

L’Agglomération s’est ainsi fixée dans le PCAET les objectifs suivants :

  • Réduction de 45 % des consommations énergétiques finales entre 2018 et 2050 ;
  • Réduction de 66 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 2018 et 2050 ;
  • Augmentation importante de la production locale d’Énergies Renouvelables (ENR) avec 19 % des besoins en énergies couverts en 2030, et une production globale d'environ 802 GWh à l'horizon 2050.

De 2018 à 2022, la production d’énergies renouvelables et de récupération (ENR&R) est passée de 212 à 235 GWh, représentant 6 % de la consommation locale. Le bois-énergie (56 %) et la valorisation énergétique des déchets (29 %) dominent actuellement cette production. Afin de renforcer cette dynamique, un recensement des zones favorables aux ENR a été effectué : 5 701 ha pour le photovoltaïque en toiture, 1 114 ha pour le photovoltaïque sur parkings, et environ 500 ha pour le photovoltaïque au sol. Quelques projets majeurs, comme la ferme solaire de Kerjéquel, un parc éolien à Edern et la production d’hydrogène à Briec, contribueront à décarboner le territoire. Cette démarche vers plus d’ENR&R permettra également la création d'emplois locaux.

Dans le domaine du bois-énergie, dont les prix de production et d’achat ne sont pas volatiles comme ceux du gaz, l’Agglomération poursuit et renforce son action, amorcée depuis plusieurs années et ayant déjà fait ses preuves. Dès 2012, la commune de Briec a mis en place un réseau de chaleur, permettant de raccorder et de fournir du chauffage à sept bâtiments publics. Ce réseau est alimenté par une chaufferie composée d'une chaudière biomasse (0,75 MW) et d'une chaudière gaz (0,66 MW). Une extension du réseau est notamment prévue.

La création du réseau de chaleur à Penhars participera à la stratégie énergétique globale de l’Agglomération, tout en permettant d’alimenter un nombre important d’équipements et de logements dans le quartier.  

Le futur réseau de chaleur de Penhars

Comment fonctionne un réseau de chaleur ?

Découvrez la vidéo d’Engie Solutions sur le fonctionnement d’un réseau de chaleur (2 minutes) : www.youtube.com/watch?v=wArbISq-FRI

Un réseau de chaleur est un système de distribution de chaleur produite de façon centralisée, permettant de desservir plusieurs usagers et plusieurs bâtiments qui lui sont raccordés. Il comprend une ou plusieurs unités de production de chaleur (chaufferie), un réseau de distribution primaire (réseau de canalisations souterraines) dans lequel la chaleur est transportée, et un ensemble de sous-stations d’échange (postes de livraison ou local technique au pied d’un immeuble), à partir desquelles les bâtiments sont desservis par un réseau de distribution secondaire. L’eau chauffée emprunte ensuite les canalisations spécifiques à chaque bâtiment pour alimenter les radiateurs, planchers, chauffants et pour fournir l’eau chaude sanitaire.

Le futur réseau de chaleur de Penhars

Le réseau de chaleur du quartier de Penhars comprend la création d’une chaufferie équipée d’une chaudière biomasse de 1 600 kW et de deux chaudières gaz de 1 500 kW. Le gaz assurera l’appoint et le secours, le taux de fonctionnement via l’ENR&R allant jusqu’à 87 %. Cette chaufferie, conçue pour s’intégrer harmonieusement dans son environnement, sera construite sur un terrain dans la continuité du lycée de Cornouaille. Le réseau de chauffage sera déployé sur 4,4 km dont 3,5 km de canalisation sous voierie et desservira des bâtiments publics du quartier (lycées de Cornouaille et Chaptal, Piscine Kerlan Vian, Halle des Sports, Collège Max Jacob, Maison des Services Publics, groupe scolaire Kergestin, Centre de loisirs la Cascade) et des collectifs de logements, soit au total, plus de 600 logements individuels chauffés (principalement des logements de l'OPAC), 1 800 résidents et 62 000 m² de bâtiments tertiaires.

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La future chaufferie

La chaufferie prendra place sur un terrain dans la continuité du lycée de Cornouaille. Elle fonctionnera en hiver et en mi-saison et sera arrêtée sur la période estivale.

Elle sera dotée d’un silo de stockage de bois aérien d’une surface utile de 220 m3 permettant plus de quatre jours d’autonomie à pleine puissance. Ce stockage conséquent permet d’éviter les livraisons pendant les week-ends et les jours fériés en hiver, tout en limitant le nombre de livraisons à une par jour lors des pics de demande de chauffage, et en moyenne sur toute la période de fonctionnement du réseau à trois camions par semaine. Ces flux restent très limités en comparaison des 58 000 mouvements de marchandises enregistrés chaque semaine sur l’Agglomération, dont 73 % sur la seule commune de Quimper.

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Après stockage, le bois est ensuite brûlé et transformé en énergie sous forme d’eau et de vapeur. La chaufferie bénéficie d’une isolation renforcée et d’un système de filtration performant des fumées, installé sur la chaudière biomasse. 90 % des déchets issus de la combustion du bois (cendres) sont filtrées et stockées afin d’être revalorisées en épandage agricole, dans une logique d’économie circulaire. Cette matière est estimée à 100 tonnes par an. Un contrôle mensuel des performances sera assuré par ENGIE et de manière périodique par Quimper Bretagne Occidentale via un bureau de contrôle.

Les nuisances sonores, conformément à la réglementation en vigueur, sont évitées grâce à un système de piège au niveau de la sortie d’échappement.

La conception du site accorde une attention particulière à son intégration paysagère. Le choix des matériaux, la volumétrie et la sécurisation des installations techniques sont soigneusement étudiés pour assurer une harmonie avec l’environnement urbain. Les deux cheminées s’intègrent discrètement dans le paysage déjà marqué par la présence de verticalités naturelles liées à la forte végétation environnante.

La biomasse : une matière vertueuse

La biomasse est la première source d’énergie renouvelable en France. Elle regroupe un large éventail de matières d’origine végétale ou animale — bois, déchets agricoles ou alimentaires, cultures dédiées, boues, effluents d’élevage, algues — qui servent à produire chaleur, électricité, biocarburants ou biogaz. Le réseau de chaleur de Penhars fonctionnera avec une biomasse sèche, appelée « bois énergie », constitué de résidus de bois non exploités équivalent à 2 200 tonnes de plaquettes forestières et bocagères par an.

Contrairement à l’éolien ou au solaire, la biomasse offre une source d’énergie stable et maîtrisée. Ressource renouvelable et locale, elle est considérée comme neutre en carbone contrairement à l’énergie fossile, notamment grâce à la régénération naturelle du bois. À ce titre, son utilisation pour alimenter le réseau de chaleur permettra d’éviter l’émission de 1 260 tonnes de CO₂ par an. Son approvisionnement, prévu dans un rayon de 16 à 24 km auprès de trois fournisseurs – soit quatre fois moins que les 100 km recommandés par l’ADEME – favorise un modèle en circuit court et soutient la dynamique territoriale de la filière bois.

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Le choix de la biomasse permettra également aux résidents et aux futurs organismes abonnés de bénéficier d’un prix de l’énergie maîtrisé dans la durée car il est décorrélé du coût fluctuant des énergies fossiles. En comparaison au prix du gaz, instable pour de nombreuses raisons - dépendance des marchés internationaux, spéculations boursières, prix indexé sur le prix du pétrole, stockage difficile et coûteux, la chaleur produite par la biomasse présente un avantage considérable. En effet, les variations de prix du gaz impactent à hauteur de 60 % une facture de chauffage via une chaufferie collective à gaz, tandis que cet impact est limité à seulement 10 % pour un réseau de chaleur biomasse.

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Des travaux qui s’inscrivent dans une dynamique territoriale

Outre la contribution à une filière bois locale, les activités liées à la création, au développement et à l’exploitation du réseau soutiendront l’emploi local, avec la création de l’équivalent de 20 emplois sur une année. En effet, la majorité des entreprises intervenantes seront locales, dont les co-traitants du groupement piloté par ENGIE Solutions : l’entreprise René Joncour pour le Génie Civil (29), Brulé Architecte (29) et le bureau d’études Exoceth (29).

Les financements du projet

L’opération représente un investissement total de 9,7 millions d’euros (intégrant la valorisation de certificats d’économie d’énergie (CEE) « coup de pouce ») et bénéficie d’un soutien technique et financier de la part de l’ADEME, à hauteur de 2,8 millions d’euros.

  • Travaux de construction du réseau primaire et de la chaufferie (hors travaux d’adaptation des réseaux secondaires au sein des bâtiments : 9,7 millions d’euros.
  • Subvention Fonds de chaleur de l’ADEME : 2,8 millions d’euros.
  • Valorisation des certificats d’économie d’énergie « coup de pouce » (CEE) : 3,5 millions d’euros.
  • Investissements Quimper Bretagne Occidentale : 3,4 millions d’euros.
  • Conduite et maintenance prévisionnelle pour huit années d’exploitation : 1,5 millions d’euros.

Travaux, calendrier et dispositifs d’informations  

Le réseau de chaleur sera réalisé en plusieurs phases, en fonction des contraintes de voirie, des secteurs concernés et des périodes de l'année. Les travaux débuteront le 2 juin 2025 et se poursuivront jusqu'au 25 février 2026 et jusqu’à juillet 2026 pour la partie aux alentours de la chaufferie sur l’emprise du lycée de Cornouaille. Ils seront répartis par zone géographique et divisés en quatre phases.

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L’installation complète sera mise en service à l’automne 2026 pour le démarrage de la saison de chauffe hivernale.

Mise en place d’un dispositif de communication sur toute la durée des travaux

L’Agglomération souhaitant impacter le moins possible les activités nombreuses dans le secteur, les travaux sont accompagnés d’un dispositif d’informations adapté :

  • Réunion publique : mardi 6 mai à 18h à Maison Pour Tous de Penhars à Quimper
  • Un contact à votre disposition :
    Secrétariat de la Direction du Patrimoine, de l’Energie et de la Logistique
    Mail. secretariat.dpel@quimper.bzh
    Tél. 02.98.98.88.00
  • Relations presse : un communiqué de presse sera diffusé au début de chaque phase de travaux afin de présenter les informations pratiques : impacts, éventuelles déviations, et modifications de services (transports collectifs, collecte des déchets). Ces informations seront également disponibles sur le site de Quimper Bretagne Occidentale.

  • Courrier : selon les informations et les phases des travaux, des opérations de boitage dans les boites aux lettres et des affichages dans les lieux publics, commerces et halls d’immeubles du quartier seront mises en œuvre

Les principaux avantages d’un réseau de chaleur :

  • Un projet de territoire - Créer un réseau de chaleur biomasse et une chaufferie permettant de chauffer à une grande échelle le quartier de Penhars à Quimper
  • Transition et indépendance énergétique - Investir dans les énergies renouvelables en s’orientant vers le bois plutôt que vers les énergies fossiles
  • Dynamisme de l’économie locale - Contribuer à développer une filière bois locale et recourir à des entreprises de travaux du territoire
  • Respect de l’environnement – Éviter le rejet de plus de 1 260 tonnes de CO₂ par an.
  • Préservation du pouvoir d’achat et lutte contre la précarité énergétique - Diminuer les coûts en dépense énergétique des équipements bénéficiaires et permettre une meilleure stabilité et maîtrise des prix par rapport au gaz dont les prix sont particulièrement volatiles.

Chiffres clés sur le futur réseau de chauffage du quartier de Penhars

  • 4,4 km de réseau
  • 50 sous-stations
  • A minima 87 % des besoins couverts par la biomasse
  • Un investissement de 9,7 millions d’euros pour la construction du réseau primaire et de la chaufferie, desquels viennent se déduire 3,5 millions d’euros grâce à la valorisation des CEE
  • Un accompagnement de l’ADEME à hauteur de 2,8 millions d’euros
  • 1 260 tonnes de CO2 évitées chaque année. 

À propos de l’ADEME

L’ADEME, l’Agence de la transition écologique est résolument engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique et la dégradation des ressources.

Sur tous les fronts, elle mobilise les citoyens, les acteurs économiques et les territoires, leur donne les moyens de progresser vers une société économe en ressources, plus sobre en carbone, plus juste et harmonieuse.

Dans tous les domaines - énergie, air, économie circulaire, alimentation, déchets, sols… - l’ADEME conseille, facilite et aide au financement de nombreux projets, de la recherche jusqu’au partage des solutions.

À tous les niveaux, l’ADEME met ses capacités d’expertise et de prospective au service des politiques publiques.

L’ADEME est un établissement public à caractère Industriel et Commercial (EPIC) régi par les articles L.131-3 à L.131-7 et R.131-1 à R.131-26 du Code de l’environnement.

Pour en savoir plus : www.ademe.fr


 

A propos d’ENGIE Solutions

ENGIE Solutions est l’allié durable des villes, des industries et des entreprises tertiaires sur la voie de la décarbonation. Pour accélérer leur transition énergétique et mieux associer performance économique et énergétique, chaque jour, au cœur des territoires, nos 16 000 collaborateurs conçoivent des mix énergétiques et des installations pour répondre aux besoins de nos clients, en fonction de leurs ressources, grâce à une palette de solutions complémentaires comme les réseaux locaux d’énergie, la production d’énergies décarbonées sur leurs sites ou nos services de performance énergétique. ENGIE Solutions est une marque du groupe ENGIE, groupe mondial de référence dans l’énergie bas carbone et les services, dont la raison d’être est d’agir pour accélérer la transition vers un monde neutre en carbone. ENGIE Solutions a réalisé un CA de 5,4 milliards d’euros en 2024.

Pour en savoir plus : http://www.engie-solutions.com   


A propos de Brulé Architectes Associés 

Organisée autour de trois Architectes Associés, Pierre Brulé, Anne-Sylvie Joyeux et Jean-Maxime Boyer, l’agence Brulé Architectes Associés se compose de 16 collaborateurs, basés à Quimper, Rennes et Clisson. L’agence vise à établir des stratégies vertueuses, respectueuses de la nature, de l’humain, avec le souci permanent de la réduction des impacts environnementaux à travers la conception d’ouvrages bioclimatiques et biosourcés. Précurseurs de l’architecture passive dans le grand ouest, l’agence base sa pratique sur la rigueur, la sobriété et la performance du bâti pour le confort et la santé de tous. Les architectes abordent des typologies aussi diverses que l’enseignement, le tertiaire, le logement, le socio-culturel ou encore la santé.


A propos de René Joncour

Crée en 1923, l'entreprise générale de construction René Joncour est une entreprise familiale basée à Pluguffan, près de Quimper. Spécialisée dans la construction de bâtiments collectifs, tertiaires et industriels ; Elle est forte de ses 50 salariés et possède son propre matériel. Depuis sa création, l'entreprise s'est adaptée à l'évolution des techniques de constructions, tout en respectant les règles de l'art et les délais pour la satisfaction de ses clients. Elle associe le savoir-faire historique de ses équipes aux nouvelles technologies et innovations du secteur de la construction (BIM, Lean, RSE). Elle aussi reconnue pour ses engagements environnementaux et en sécuritaire. 


A propos de Exoceth  

Exoceth est un bureau d’études indépendant, implanté à Guer (56), Saint-Herblain (44) et Guipavas (29). Composée de 13 collaborateurs, l’équipe accompagne depuis plus de 20 ans les acteurs publics et privés dans la conception et la réalisation de projets énergétiques durables. Acteur majeur de l’énergie dans le Grand Ouest, ils interviennent en audit énergétique, étude de faisabilité, maîtrise d’œuvre et assistance à maîtrise d’ouvrage. Leurs expertises couvrent les secteurs du bâtiment, des énergies renouvelables, des utilités industrielles et des solutions de décarbonation, avec une approche globale, rigoureuse et axée sur la performance énergétique et environnementale.