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Un projet global pour le centre-est quimpérois

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Un projet d’ampleur est en cours dans la partie est de Quimper. Il concerne 40 hectares dans le secteur de l’Eau-Blanche, de l’Hippodrome et de l’avenue de la Libération.
Au cœur de la démarche : la concertation avec la population. Ce territoire aujourd’hui peu valorisé, par endroits pollué et en friche, va devenir un lieu de vie, d’activités économiques, de loisirs et de nature.
C’est l’histoire d’une ville qui se reconstruit sur elle-même. Qui redécouvre la beauté des bords de l’Odet, imagine des espaces et des paysages ouverts à tous, crée de l’activité et structure une entrée de cité accueillante. Quimper et Quimper Bretagne Occidentale ont mis sur les rails un Plan Guide ambitieux et réaliste. Il définit une vision globale sur une vingtaine d’années, avec de grands principes d’organisation spatiale et urbaine, pour donner au quartier une identité cohérente et valorisante.

Trois secteurs, des partenaires

Le périmètre comprend d’une part l’avenue de la Libération, dans la continuité du Pôle d’Echanges Multimodal (PEM) autour de la gare, jusqu’au rond-point de l’Eau-Blanche (Lidl) ; il est imaginé pour des espaces publics, des bureaux et des logements.
Le projet prévoit de donner beaucoup de place à la nature. Le renouveau de l'Eau-Blanche s'inscrit dans la continuité des travaux du PEM qui sont liés à ceux de l’Hippodrome.
De l’autre côté des voies ferrées, en bordure du boulevard Allende, il y a le quartier de l’Hippodrome : au nord de l’avenue Saint-Denis (Magasin Vert, Point P) jusqu’à la rue Gustave-Eiffel (excepté l’usine Sodiaal/Entremont).
Il s’agit là d’urbanisme négocié : la Ville et l’Agglomération achètent des terrains ou encadrent leur mutation, accompagnent les aménagements. La dynamique est d’ores et déjà enclenchée. Cela répond en effet à des besoins en locaux d’entreprises et en habitat (800 nouveaux logements sont prévus à terme). Quant au troisième secteur, l’Eau- Blanche, il est détaillé ci-dessous.
Des partenaires s’investissent, tel l’État, qui reconnaît le caractère vertueux de la démarche. Récemment, la Ville a candidaté à un appel à projets national sur la reconversion des friches polluées et l’opération de l’Eau- Blanche a été lauréate. Ainsi, l’Ademe (Agence de la transition écologique) lui a attribué une subvention dont le montant pourrait atteindre 1,4 million d’euros.

L'écoute des besoins

Pour ce projet d’envergure, qui s’inscrit dans une perspective de développement durable, les collectivités ont fait appel au groupement Agence Ter paysages urbanistes. Elles ont souhaité y associer la population et tous les acteurs (économiques, associatifs…) à travers une démarche participative. Un « urbanisme transitoire » est envisagé pour préfigurer les usages de demain et pour animer les lieux pendant le temps des travaux.
Le secteur de l’Eau-Blanche (6,8 hectares) constitue une première étape opérationnelle. Il part du rond-point Le-Bon (Sodiaal-Entremont) et se situe entre les voies ferrées et les berges de l’Odet et des hangars désaffectés, jusqu’à l’usine Armor-Lux (non concernée par le projet, de même pour des bâtiments du Département et GRT Gaz). La concertation en est la clé de voûte, elle a démarré en août 2021 et s’est poursuivie cet été. Elle reprendra au printemps 2023 auprès du grand public.
Lors des ateliers participatifs, il a été constaté que l’image de l’Eau-Blanche est aujourd’hui plutôt négative. Des voies douces vont inciter à s’y rendre et parcourront tout le site, qui va devenir plus visible et accordera une belle place à la nature. Il va comporter trois grands espaces.

Une salle emblématique 

Près des rails et de la départementale, un élément phare, la grande salle événementielle à vocation sportive et culturelle, dont l’ouverture est prévue en 2025. Un terrain est réservé à côté pour deux bâtiments tertiaires (bureaux, restauration en rez-de-chaussée pour animer le parvis, etc.). La petite voie ferrée désaffectée sera conservée comme « mémoire » du lieu, et végétalisée.
Un parking qui sera relié au réseau de transports en commun est envisagé autour de la salle et, lors de matchs et de concerts, il sera possible d’utiliser d’autres espaces. Un parking de proximité est à l'étude. Ce projet donne l’occasion d’améliorer la cohabitation entre les modes de transports.
Le Quimpérois Jean-Michel Courtillé (Kernavélo) souligne : « Ce projet se trouve sur un axe majeur sans dénivelé le long de l’Odet, entre Ergué-Gabéric et Creac’h Gwen, via le centre-ville, Locmaria, Lanniron. La création d’une voie réservée aux vélos va diminuer l’effet “patchwork” actuellement rencontré par les cyclistes ; la continuité cyclable vers le centre-ville va y gagner. La pièce maîtresse sera sans aucun doute la passerelle au-dessus des voies de chemin de fer pour les piétons, les personnes à mobilité réduite et les cyclistes. Cette passerelle améliorera la continuité de la liaison douce entre l’Eau- Blanche et l’avenue de la Libération. »

Des clairières 

Au nord de la salle se trouveront les « clairières », sur les berges de l’Odet. Actuellement peu connues des Cornouaillais, elles sont pourtant bucoliques ! Ce parc sera un écrin de verdure favorisant la biodiversité, où il fera bon contempler, flâner… : on peut imaginer des pontons mais le lieu va garder son aspect sauvage, avec des aménagements légers, d’autant qu’on est en zone inondable.
Des participants aux ateliers demandent : « Qu’est-ce qui est prévu en mobilier urbain, et pour les enfants ? » Des jeux bien sûr, une grande structure pour grimper, dans l’esprit de ce qui existe à Creac’h Gwen, un espace dédié au skate… une clairière en prairie et beaucoup d’arbres ! On pourra y pique-niquer, il y aura de la place pour des food trucks. Les idées sont nombreuses pour que tout le monde ait envie de s’approprier ce lieu.

Un "lieu des possibles" 

Autre interrogation : « Comment rendre le site vivant, y compris en nocturne ? » Au sud-ouest sera planté un grand mail, avec en son centre un « lieu des possibles » autour duquel on trouvera des noues paysagères (espaces en creux qui recueillent les eaux de pluie, un peu comme ceux présents à la Providence).
Dans cette prairie, les animations seront les bienvenues : petits concerts, spectacles, représentations informelles, expositions… Tout reste à inventer, le nom du lieu est une porte ouverte sur l’imaginaire !

Calendrier

2022 : démarche d’encadrement des projets - Plan Guide (40 hectares)

Fin 2022 : déconstruction du bâti sur le site de la grande salle

2023 : dépollution des sols et début des travaux de la salle (durée envisagée : 22 mois)

2024 : aménagement de la zone autour de la salle

2025 : ouverture de la salle et des aménagements extérieurs, le parc urbain (6,8 hectares) est réalisé dans la continuité

2040 : fin des aménagements de l’ensemble du quartier (Plan Guide, 40 hectares)

 

3 questions à Alain Decourchelle et David Lesvenan, VICE-PRÉSIDENT DE QUIMPER BRETAGNE OCCIDENTALE, CHARGÉ DE L’AMÉNAGEMENT DE L’ESPACE COMMUNAUTAIRE, DE L’HABITAT ET DES GENS DU VOYAGE

Le secteur de l’Eau Blanche à Quimper est en pleine mutation. Quels en sont les enjeux ?

Situé en entrée de ville, ce site est une friche industrielle qui possède un potentiel stratégique. En le réinventant, nous allons relier la campagne et la gare, lui donner une identité propre et proposer de nouveaux services à la population.
Nous allons aussi rétablir des perspectives méconnues des habitants : sur le centre-ville, sur l’Odet et améliorer l’accès aux berges. Il s’agit d’une première étape qui s’insère dans une démarche avec une résonance plus large, celle du Plan Guide, qui s’étend sur 40 hectares.

En quoi ce projet va-t-il bénéficier à l’ensemble de l’agglomération ?

Cet aménagement global permettra de proposer un véritable panel d’activités : le « lieu des possibles », pour des événements, des festivals ; les « clairières », avec des espaces de repos, de pique-nique, des aires de jeux ; des aires de pratiques sportives, etc. L’accueil d’activités tertiaires est aussi prévu.
La « grande salle », futur équipement majeur de l’agglomération à vocation sportive et culturelle, est au coeur de ce projet.
Pensé pour être accessible à tous et favoriser les mobilités douces, ce lieu sera multiple.

La concertation est pour vous une priorité, pourquoi ?

Il s’agit, pour les urbanistes et les techniciens, de construire un projet avec et pour la population, et de répondre aux besoins exprimés. Ainsi ce lieu sera attendu, connu, vivant ! La concertation en amont a permis d’alimenter l’avant-projet.
Le maître d’œuvre Ter et l’agence Scopic ont en effet animé des ateliers avec des représentants d’associations culturelles et sportives, des élus et des agents des services.
Nous allons déployer une démarche participative de grande ampleur au printemps 2023, de sorte que chacun puisse déjà s’approprier le lieu.