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Des occupations antiques et médiévales découvertes à Lumunoc’h 2, Briec

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Des occupations antiques et médiévales découvertes à Lumunoc’h 2, Briec

Des occupations antiques et médiévales découvertes à Lumunoc’h 2, Briec Vestiges antiques et médiévaux
Le 10/06/2025 • Mis à jour le 12/06/2025 | 10h30

Depuis le 28 avril 2025, une équipe de l’Inrap mène une fouille sur la commune de Briec, dans le Finistère. Les archéologues ont mis au jour des vestiges antiques et médiévaux. Prescrite par la Drac Bretagne, l’opération est conduite dans le cadre d’un projet d’extension de la ZAC de Lumunoc’h porté par Quimper Bretagne Occidentale. Cette intervention fait suite à un diagnostic archéologique réalisé en 2023 et s’étend sur une superficie d’environ 3,3 hectares.

Briec : un patrimoine archéologique riche

Le patrimoine archéologique de Briec a commencé à être inventorié à partir de la fin du XIXe siècle. Petit à petit les contours de l’histoire plurimillénaire de son territoire se dessinent. Sur la commune, ont été découverts des vestiges datant : du Néolithique (menhir), de l’âge du Bronze (sépultures, tumulus et habitats) et de l’âge du Fer sous la forme de stèles funéraires ou d’occupations diverses, notamment associées à la métallurgie.
Différents vestiges antiques ont également été détectés ainsi que deux mottes castrales de l’époque médiévale. Une étude documentaire et archivistique a montré que la paroisse de Briec, qui comprenait alors les communes actuelles de Landrévarzec, Langolen et Landudal, était à la fin du Moyen-Âge constellée de manoirs dont de nombreux subsistent aujourd’hui sous la forme de fermes.
Un diagnostic réalisé en 2019 à Lumunoc’h, dans le cadre de l’extension de la ZAE, a mis au jour des vestiges de l’âge du Bronze, de l’âge du Fer, de l’Antiquité et du Moyen Âge. Ce diagnostic a aussi permis de confirmer la présence d’un axe de communication antique dont l’actuelle rue William Rankine reprend globalement le tracé. Cette voie reliait Aquilonia (la Quimper antique) au nord, vers Morlaix. Elle était en quelque sorte l’ancêtre de l’actuelle N 165 qui passe aujourd’hui tout près à Lumunoc’h.

Les premiers résultats de la fouille : un habitat rural de l’époque antique

Les vestiges attribuables à la période antique se matérialisent sous la forme de trous de poteaux, correspondant probablement à des maisons qui étaient construites avec une armature de bois sur poteaux plantés dans le sol. Des bâtiments annexes comme des greniers destinés au stockage des récoltes peuvent leur être associés. L’enchevêtrement des trous de poteaux indique que plusieurs bâtiments se sont succédés au fil du temps. Un petit foyer constitué de fragments de tuiles romaines et d’une dalle de schiste a été mis au jour dans un des bâtiments, rare trace de la vie quotidienne à cette époque. Une urne contenant
probablement des restes d’un(e) habitant(e) de cette ancienne ferme a été découverte à proximité.
A cette même époque peuvent également être associés quelques fossés délimitant des parcelles. Cette ferme n’était pas isolée puisqu’elle se situait à quelques dizaines de mètres de l’ancienne voie de communication antique. Par ailleurs, la présence de fragments de tuiles semble indiquer la présence de bâtiments plus importants à une relative proximité.

Plus à l’ouest se situent les restes d’une ferme médiévale, qui a pu fonctionner jusqu’au XVe siècle. L’état d’avancement de la fouille ne permet pas d’être plus précis à son sujet, mais des fossés délimitent un enclos circulaire associé à des fossés délimitant des parcelles et des petits enclos, probablement à vocation agropastorale.
Les diagnostics et la fouille de Lumunoc’h montrent donc que ce terroir a été occupé et mis en valeur depuis de nombreux siècles.

L’Inrap

L’Institut national de recherches archéologiques préventives est un établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche. Il assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire et réalise chaque année quelque 1800 diagnostics archéologiques et plus de 200 fouilles pour le compte des aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et outre-mer. Ses missions s’étendent à l’analyse et à l’interprétation scientifique des données de fouille ainsi qu’à la diffusion de la connaissance archéologique. Ses 2 200 agents, répartis dans 8 directions régionales et interrégionales, 42 centres de recherche et un siège à Paris, en font le plus grand opérateur de recherche archéologique européen.

Aménageur : Quimper Bretagne Occidentale
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Bretagne)
Recherche archéologique : Inrap
Directeur adjoint scientifique et technique : Michel Baillieu, Inrap
Responsable scientifique : Ronan Louessard, Inrap