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Budget : investir pour grandir

Budget : investir pour grandir

Budget : investir pour grandir Les travaux de réalisation du centre de congrès du Chapeau Rouge entrent dans leur dernière phase. La terrasse du restaurant offrira un nouveau point de vue sur la ville.Photo : Pascal Pérennec
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Le 03/03/2016 • Mis à jour le 11/03/2016 | 14h56

L’année 2016 sera une année de transition marquée à la fois par la poursuite de la baisse des dotations de l’État et les perspectives de fusion avec le Pays Glazik dès le 1er janvier 2017. Dans ce contexte, le conseil communautaire a voté, le 28 janvier, un projet de budget qui met l’accent sur l’investissement en faveur de l’économie. En 2016, l’Agglomération investit et se renforce.

Ce n’est un secret pour personne, le contexte économique dans lequel évoluent les collectivités locales est difficile, incertain. La baisse des moyens alloués par l’État, l’élargissement programmé des territoires obligent à agir avec prudence pour faire face et ménager l’avenir.

Plutôt que de subir cette situation, l’agglomération de Quimper a décidé de faire preuve de volontarisme, de se doter de moyens nouveaux, d’investir pour le développement de la Cornouaille en soutenant prioritairement l’économie et donc l’emploi, et en favorisant l’installation d’habitants dans les villes qui la composent.

Cela passe en 2016 par la poursuite des efforts de gestion mis en œuvre depuis le début du mandat et par une augmentation mesurée de l’impôt.

Pour mieux comprendre, entretien avec Hervé Herry, vice-président de Quimper Communauté délégué aux finances et à l’économie.

Hervé Herry, vice-président de Quimper Communauté Hervé Herry, vice-président de Quimper Communauté délégué aux finances et à l’économie.Photo : Pascal Pérennec

Dans quel contexte s’inscrit ce projet de budget 2016 ?

Hervé Herry : En 2016, les compétences de l’Agglomération n’évoluent pas, elles restent identiques à celles de 2015. Le projet de budget que nous avons voté le 28 janvier a donc été bâti sur un périmètre comparable à celui de l’année précédente. Il représente plus de 90 millions d’euros de dépenses.

Cette année, nous sommes confrontés à une nouvelle baisse des dotations versées par l’État. La Dotation globale de fonctionnement (DGF) diminue de plus de 12 %. Cela représente 1,47 million d’euros en moins pour la

collectivité. C’est considérable et nous savons qu’il en sera de même en 2017.

En 2016, l’Agglomération va devoir préparer la fusion avec la communauté de communes du Pays Glazik. Dès le 1er janvier 2017 une nouvelle Agglomération interviendra sur un territoire plus large, elle devra s’adapter. Tout

cela s’anticipe dès à présent. On peut donc parler d’un budget de transition. Mais attention transition ne veut pas dire inaction.

Les marges budgétaires semblent étroites. Comment agir ?

HH : Il faut agir pour créer les conditions favorables au développement de notre territoire en 2016 mais aussi dans les années à venir. Tout l’enjeu de ce budget consiste donc à dégager des moyens suffisants pour nous

permettre de mettre en oeuvre une politique d’investissement ambitieuse prioritairement axée vers le développement économique et l’accueil de nouveaux habitants.

Pour ce faire, nous allons poursuivre en 2016 les efforts de gestion déjà engagés notamment en ce qui concerne la masse salariale. C’est la première fois dans l’histoire de cette collectivité que nous parvenons à la contenir. Cet exercice a pourtant ses limites liées notamment à la qualité des services rendus à la population que nous souhaitons maintenir.

Comme nous avons fait le choix de maîtriser notre endettement et que nous voulons investir, nous avons décidé d’actionner le levier fiscal. C’est le seul moyen de retrouver une capacité d’autofinancement suffisante et donc des marges de manoeuvre financières nécessaires pour les futurs investissements. En 2016, l’autofinancement dégagé est supérieur à 4 millions d’euros contre 2,5 en 2015 !

Concrètement que va-t-il se passer ?

HH : En ce qui concerne l’imposition des entreprises, nous ne disposons d’aucun moyen d’action sur la Cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE). En revanche, c’est la collectivité qui fixe le taux de la Cotisation foncière des entreprises (CFE). Nous allons l’augmenter légèrement.

Nous allons également poursuivre la vente de terrains dans les zones d’activités. Près de 18 hectares ont été vendus cette année contre huit l’an dernier. C’est un bond très important qui marque le signe d’une reprise de l’économie et qui génère des recettes ménages, l’Agglomération a désormais la main sur la taxe d’habitation.

Nous ne souhaitons pas l’augmenter car cet impôt pèse sans discernement sur l’ensemble des ménages. Il touche aussi les ménages qui ont de faibles revenus. Nous n’augmenterons pas non plus la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM).

Pour dégager une capacité d’intervention, l’Agglomération a donc décidé d’actionner la Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) dont le taux était jusque-là fixé à 0. Cela représente près de 3,2 millions d’euros de recettes nouvelles.

Enfin, la collectivité proposera d’instaurer la taxe d’habitation sur les logements vacants en 2016, pour une mise en oeuvre effective en 2017, avec l’ambition de favoriser le retour des habitants dans les centres-villes et centres-bourgs.

À quoi vont servir ces nouvelles recettes ?

HH : À investir ! C’est le point majeur de notre budget. L’investissement croît de près de 24 % en 2016. Cela représente 28 millions d’euros que nous allons mobiliser en priorité en faveur de l’économie qui génère des emplois directs. Je veux parler notamment des acquisitions foncières de Pen Carn à Ergué-Gabéric qui permettront le développement du groupe Bolloré sur le site, de la zone de Kerlic qui accueillera prochainement un pôle de santé regroupant les cliniques quimpéroises.

Nous terminerons également en 2016 le centre de congrès du Chapeau Rouge et nous lancerons la deuxième tranche du projet NetCity de création de liaison fibre optique entre les bâtiments communaux et intercommunaux.

Les moyens dégagés vont nous permettre de poursuivre les études liées à la création prochaine d’un pôle d’échange multimodal à la gare. Les travaux débuteront en 2017.

Et bien sûr, nous allons affecter des moyens considérables à la requalification du quartier de la gare. C’est une priorité pour notre territoire, pour la Cornouaille, pour la Bretagne occidentale dont il deviendra une porte d’entrée majeure.

La construction et l’aménagement de la nouvelle médiathèque d’Ergué-Gabéric représentent un investissement de 1,5 million d’euros dans notre budget 2016.

Vous évoquiez également une nouvelle dynamique en matière d’habitat. Qu’en est-il ?

HH : C’est un axe fort de notre budget 2016. Créer les conditions d’accueil de nouveaux habitants sur le territoire de l’agglomération en général et de Quimper en particulier. Nous allons doubler les sommes investies dans le logement collectif social. L’Agglomération va également accompagner la politique quimpéroise

de construction de logements, la mise à disposition de terrains en y affectant plus de 1 million d’euros.

En conclusion ?

HH : Malgré un contexte défavorable marqué par la baisse des dotations de l’État, l’Agglomération avance, investit et se renforce !

Les dépenses de l'agglomération pour 100 euros.Voir l'image en grand Les dépenses de l'agglomération pour 100 euros.