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L’innovation, c’est l’emploi de demain

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L’innovation, c’est l’emploi de demain

L’innovation, c’est l’emploi de demain Le professeur Ivan Leguerinel, enseignant-chercheur et Stéphanie Gueguan, technicienne en microbiologie au Lubem.
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Le 29/10/2014 • Mis à jour le 09/01/2015 | 14h26

Quimper Communauté soutient activement l’innovation sur le territoire. Aides financières, accompagnement des entreprises, mise en place de réseaux, implantation d’outils et de structures comme les laboratoires de recherche, centres techniques et autres pépinières d’entreprises : l’appui de l’Agglomération est varié et concret.

« Les emplois et l’économie de demain sont la recherche et développement d’aujourd’hui, précise Hervé Herry, vice-président délégué aux finances et à l’économie. La collectivité a donc tout intérêt à favoriser l’innovation. »

La pépinière des innovationsVoir l'image en grand La pépinière des innovations offre aux entreprises deux ateliers de production aux normes agroalimentaires, des laboratoires, des salles de production, 20 bureaux…Ce soutien actif est l’affirmation d’une ambition politique. Tous les domaines sont concernés, notamment le secteur numérique, dont le déploiement est intrinsèquement lié à l’innovation.

La collectivité appuie différents acteurs (l’association Silicon Kerné-cantine numérique, par exemple) et opérations (le concours « I love la fibre », l’installation de bornes Wifi dans certains lieux publics…). Elle poursuit, via Hermineo, la desserte des entreprises en très haut débit.

« L’innovation est en lien avec l’économie et les savoir-faire locaux, affirme Claire Levry-Gérard, vice-présidente déléguée à la recherche, à l’innovation, au numérique et au tourisme. Ainsi l’agroalimentaire, une filière-clé pour le territoire, est-il concerné au premier plan, parce que cette filière est très présente et dynamique en Cornouaille et aussi parce que son développement nécessite des démarches innovantes. »

Avec 2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires, la Cornouaille est l’un des bassins majeurs de l’agroalimentaire breton (la Bretagne étant la première région agroalimentaire française). L’agriculture et la pêche ont permis le développement d’une filière agroalimentaire diversifiée : abattage, salaison, conserverie, plats cuisinés, industrie légumière, laitière, biscuiterie, etc.

Un million d’euros d’aides par an

Quimper Communauté s’est engagée très tôt dans l’aide publique au développement de l’industrie agroalimentaire (IAA). « Dans un contexte mondialisé de plus en plus concurrentiel, l’innovation et la création de valeur ajoutée constituent des pistes recherchées. Le soutien de la collectivité à l’innovation passe par un appui financier : environ un million d’euros est investi, chaque année, notamment pour l’université, les pôles de compétitivité, la Technopole. Mais l’aide consiste aussi à mettre en place des structures au service des entreprises », relève Claire Levry-Gérard.

Territoire de leaders

Si l’on prend l’exemple de la filière agroalimentaire, elle peut s’appuyer sur des centres de recherches fondamentale et appliquée, publics et privés.

Le Lubem (Laboratoire universitaire de biodiversité et d’écologie microbienne) est basé à l’IUT àQuimper (ainsi qu’à Brest et Plouzané).

Ce laboratoire de l’Université de Bretagne Occidentale a pour thématique derecherche la connaissance des populations microbiennes dans les aliments (flore d’altération, spores bactériennes,moisissures mais aussi identification, dynamique et contrôle des populations microbiennes). « Le laboratoire quimpéroisest un leader mondial en ce qui concerne l’inactivation microbienne dans le domaine de l’agro-alimentaire, précise le Pr IvanLeguerinel, enseignant-chercheur au Lubem. Nous recevons des étudiants de bac+2 à bac+8. Les thèses de nos étudiantssont financées par des entreprises agroalimentaires comme Bonduelle ou le groupement laitier BBA, par exemple. »

Dr Stéphanie Bondu-GuiselinVoir l'image en grand Dr Stéphanie Bondu-Guiselin, chargée de projets bioprospection au laboratoire YSLAB, division ingrédients.Il est à noter que Quimper Communauté finance actuellement deux thèses effectuées au Lubem : un moyen concret et efficace desoutenir l’innovation, car ces travaux trouvent des applications directes dans les IAA (Bonduelle, Saupiquet, Chancerelle…)et la cosmétologie.

Toujours à Creac’h Gwen, l’Adria propose des prestations de recherche, de formation et de conseil pour les industrielsde l’alimentaire et leurs fournisseurs dans les domaines de la sécurité et de la qualité des aliments et de l’innovationproduits et procédés.

Leader européen sur les nouvelles méthodes d’analyses microbiologiques, c’est l’un des quinzeinstituts techniques agro-industriels labellisés par le ministère de l’Agriculture.

Dans un contexte 2013 difficile, lechiffre d’affaires a progressé de 4 % : 4,5 millions d’euros dont 40 % réalisés en Bretagne et 14 % à l’international. L’Adriacompte 57 salariés, 120 entreprises adhérentes et 500 clients. En 2013, elle a participé à 40 projets de recherche (dontcinq dans le cadre du pôle de compétitivité Valorial) et formé 5 000 salariés de l’agroalimentaire.

Autre centre d’innovation technologique, Breizpack est le réseau des industriels de l’emballage (fabricants de conditionnements, constructeurs de machines, prestataires de services et packaging) en Bretagne.

Il jouit d’une reconnaissance nationale. Conseil, veille, animation du réseau, accompagnement à l’innovation, Breizpack est l’interface entre recherche et industrie.

D’autres centres techniques au service des entreprises existent à Quimper comme CBB Développement, spécialisé dans la mise en œuvre de procédés chimiques et biotechnologiques pour créer de nouveaux ingrédients.

Son antenne cornouaillaise est hébergée à la Technopole Quimper-Cornouaille qui, depuis 1987, aide les entreprises de la création au développement, dans leurs démarches d’innovation, quel que soit le domaine d’activité.

Financée notamment par Quimper Communauté, la Technopole facilite la coopération entre les entreprises, les établissements de recherche, l’enseignement supérieur, les centres techniques, les financeurs et les structures de transfert technologique.

Elle porte la délégation territoriale du pôle de compétitivité Valorial. Elle est le point d’entrée référent du pôle Mer Bretagne Atlantique pour les entreprises souhaitant monter des projets dans le cadre du pôle.

Les pôles de compétitivité ? Ils rassemblent, sur un territoire et une thématique, des entreprises, des laboratoires de recherche et des établissements de formation.

Ils accompagnent la croissance des entreprises membres, favorisent le développement de projets collaboratifs de recherche et développement et identifient les cofinancements publics de ces projets. Ceci permettra, à terme, la mise sur le marché de nouveaux produits, services ou procédés.

Quatre pôles de compétitivité couvrent le Finistère : Mer Bretagne Atlantique, Valorial (l’aliment de demain), Images et Réseaux, et ID4CAR (véhicule et mobilité).

Labellisés par les pôles, les projets collaboratifs innovants bénéficient de cofinancements publics : État, collectivités territoriales (Quimper Communauté verse environ 100 000 euros par an)...

En guise d’exemple, le projet collaboratif Pesk and Co labellisé Pôle Mer Bretagne Atlantique et Valorial et financé par Quimper Communauté, a permis l’implantation d’un nouveau laboratoire de caractérisation chimique (YSLAB).

Pour accompagner les projets de création d’entreprise notamment liés aux pôles de compétitivité, Quimper Communauté s’est dotée de locaux adaptés, en particulier pour l’agroalimentaire.

Ils autorisent le développement d’activités et le démarrage de la production et de la commercialisation des produits à une petite échelle industrielle.

Une pépinière des innovations propose des locaux techniques modulables (ateliers de productions, chambres froides…), et un hall technologique, au sein du site de l’Adria, qui accueille des entreprises agroalimentaires.

Enfin, le soutien de Quimper Communauté passe par la mise en œuvre de réseaux. C’est ainsi qu’est né Ialys, en 2010.

Il s’agit, pour les acteurs locaux de faire reconnaître la Cornouaille pour ses savoir-faire dans la filière aliment. Ialys regroupe pêcheurs, agriculteurs, artisans, IAA, centres de formation, équipementiers, services associés...

Piloté et animé par Quimper Cornouaille Développement, ce cluster (grappe) d’entreprises et de structures permet de mieux se connaître, de mutualiser les forces et de développer les initiatives et l’innovation.

Depuis 2013, la CCI anime deux clubs « Ialys Pro », le club marketing et le club ressources humaines, auxquels participent une vingtaine d’entreprises cornouaillaises.

Un environnement favorable aux entreprises

Chez KrampouzVoir l'image en grand Chez Krampouz, le service recherche et développement est intégré.Cet environnement mis en mouvement par Quimper Communauté bénéficie à l’ensemble du secteur agroalimentaire, bien implanté en Cornouaille. « L’échelle cornouaillaise est pertinente en termes de population et d’économie », insiste Hervé Herry.

La filière est animée par de grands groupes industriels, fleurons de l’agroalimentaire français : Bigard, Doux, Monique Ranou, Bonduelle… et par de nombreuses entreprises réputées (Chancerelle, Guyader Gastronomie, Hénaff, Larzul…).

Parallèlement, une industrie de machines-outils et d’équipements s’est développée : fabrication de matériel pour les IAA (chaînes de fabrication, ventilation…), matériel agricole, etc., avec des entreprises comme Guelt à Quimperlé, Tuffigo Rapidex ou Capic à Quimper, Krampouz à Pluguffan.

« L’innovation est une composante indispensable au développement d’une société comme Krampouz, explique Fabien Rozuel, directeur marketing. L’entreprise dispose d’un service recherche et développement intégré, ce qui est une force indéniable. Nous avons des contacts quotidiens qui font émerger de nouvelles idées techniques ou opérationnelles. Un bureau d’étude au sein de Krampouz permet souplesse et réactivité. »

L’entreprise sort 4 à 5 produits par an, « une dizaine si on compte les déclinaisons pour les différents pays, précise Fabien Rozuel. En 2015, dix nouveaux produits seront lancés, preuve du dynamisme de la société. L’innovation est donc inhérente à la bonne santé de l’entreprise, qui connait une croissance à deux chiffres depuis plusieurs années. »

Actuellement, un doctorant (étudiant en thèse) à l’université de Bretagne Sud à Lorient, est en contrat chez Krampouz, pour trois ans. « Ses recherches fondamentales devraient nous permettre d’innover encore », indique le directeur marketing.

Des aides financières conséquentes, l’implantation et le suivi de laboratoires de recherche, centres techniques, pépinières, Technopole, formations technologique et universitaire, mais aussi la mise en place d’un réseau très haut débit (Hermineo), c’est ainsi que Quimper Communauté soutient concrètement l’innovation.