Après son élection à la présidence de Quimper Communauté, Ludovic Jolivet s'est exprimé devant le conseil.
Mesdames et messieurs, chers collègues,
Quimper Communauté…, l’expression semble aujourd’hui inscrite dans le marbre, évidente, presque banalisée. Quimper communauté…, cela semble en quelque sorte aller de soi.
Et pourtant… Cette réalité politique, cette belle ambition politique, sont le fruit de la volonté farouche de générations d’élus. Qui ont aimé passionnément leur territoire, comme vous et moi aujourd’hui. Qui se sont rapprochés les uns des autres. Qui ont échangé, partagé, élevé le débat. Qui ont vu plus loin, plus large, autrement. Qui ont inventé, innové, tissé des liens désormais indéfectibles malgré leurs différences.
C’est cette recherche permanente du compromis, de l’entente, de l’accord qui garantit l’avenir de Quimper Communauté. Je parle ici de compromis intelligent, productif, durable, réalisé au grand jour… Pas de compromis à la petite semaine, conclus en coulisses, en fonction du plus petit dénominateur commun. C’est cet art du compromis mutuellement acceptable, dans lequel il faut bien le dire les Bretons excellent, qui fait qu’aujourd’hui nous constituons une véritable, une authentique Communauté.
Chers collègues, grâce à Quimper Communauté, nous conjuguons la responsabilité d’élu local au pluriel, ensemble, dans le respect, l’échange et l’unité.
Nous conjuguons ce magnifique mandat d’élu local, dont tous ceux qui l’ont exercé avec sincérité et détermination disent qu’il est le plus beau d’entre tous, le plus concret, le plus proche des préoccupations quotidiennes, le plus exigeant et le plus prenant aussi.
Nous sommes toutes et tous ici les dépositaires de la confiance que nous ont témoignée les habitants de nos communes respectives. Cette confiance est notre force, notre socle. C’est elle qui doit guider nos pas, motiver nos décisions, appuyer nos ambitions collectives. Nous ne sommes pas une simple addition de communes. Nous sommes beaucoup plus que cela. Nous sommes une vraie Communauté où chacun soutient son voisin, lui apporte son expérience, partage ses réussites. Une Communauté de destin. Une Communauté solide, cohérente, rassemblée.
Quimper Communauté, c’est notre bassin de vie partagé. C’est l’espace qui nous tient à cœur. L’espace de notre enfance, de nos souvenirs, de notre jeunesse, de notre entrée dans le monde adulte, de nos prises de responsabilités, de notre action au service du public, au service de l’intérêt général, au service de nos concitoyens, de tous nos concitoyens sans exception.
Chers collègues, nos liens sont forts. Mais il ne faut jamais se reposer sur d’éventuels lauriers, sur de présumées certitudes, sur une espèce de sentiment de confort. Président de Quimper Communauté, maire de Quimper, ville centre mais sans aucune prétention hégémonique, je vous propose d’aller plus loin dans notre union, dans notre cohésion, dans notre efficacité. Cela, bien entendu, dans le respect des prérogatives de chacune et chacun d’entre vous.
Martine Morvan aura pour mission, en qualité de vice-présidente, de rendre encore plus visibles, plus perceptibles, plus concrets les liens qui nous unissent. Elle sera l’interlocutrice privilégiée de chacune et chacun d’entre vous pour ce qui concerne la politique communautaire. Elle en sera, si je puis me permettre cette expression, l’incarnation.
Quimper Communauté n’a aucun complexe à nourrir vis-à-vis de qui ce soit. Ce qui ne signifie pas que la situation est pleinement satisfaisante. Notre ville centre est la troisième de Bretagne. Mais notre Agglomération ne figure pas pour sa part sur le podium régional.
Pourquoi ?
Parce que nous n’avons pas encore atteint la taille critique. Parce que les contours de Quimper Communauté ne correspondent pas encore à ceux du véritable bassin de vie. Notre bassin de vie, c’est la vallée de l’Odet. Ce n’est pas une vue de l’esprit. C’est une réalité !
Parce qu’aussi, il nous faut rétablir des liens de confiance avec le Pays de Brest. J’ai dit que maire de Quimper, et désormais Président de Quimper Communauté, je ne serais pas l’ennemi de Brest. Je le réaffirme solennellement ce soir. Les grands dossiers finistériens – je pense notamment à Bretagne Grande Vitesse - ne progresseront que grâce à une entente retrouvée entre les deux principales villes du Finistère. Nous devons renouer des liens parfois distendus. Je m’y emploierai. Il en va de l’équilibre est-ouest au sein de notre région. Conseiller régional, je suis bien placé pour savoir qu’il nous faut compter essentiellement sur nos propres forces.
La disparition des départements, programmée pour 2021 par le Premier ministre Manuel Valls au grand dam d’une partie de sa majorité, va changer la donne. Cette annonce est officielle et doit être prise comme telle. Nous devons donc anticiper ses conséquences. Plus que jamais il nous faudra travailler sur la base de bassins de vie plus large. A ce jour, le gouvernement n’a pas précisé qui reprendra les missions des conseils généraux, notamment pour ce qui concerne l’action sociale qui représente environ 60% du budget du Conseil général du Finistère.
Quimper Communauté n’est, je l’ai dit plus tôt, pas une addition de communes. C’est un bien commun. Une collectivité qui possède sa propre personnalité, sa raison d’être, son âme si j’ose dire. C’est sur ce socle que nous allons bâtir nos politiques. Celles qu’attendent impatiemment l’ensemble de nos concitoyens. Des politiques en faveur de l’emploi, du développement économique, des mobilités, du service public... Des politiques que nous devrons conduire dans un climat financier dégradé. Le Gouvernement vient en effet, comme vous le savez, d’annoncer une baisse de 11 milliards d’euros des dotations de l’Etat aux collectivités locales. Ce contexte défavorable ne paralysera pas pour autant notre action.
Nous sortirons du Plan transport résolument par le haut. Sans polémique, avec le souci de redéployer utilement une partie du montant de ce projet en prenant pleinement en compte l’impératif absolu que constitue la transition énergétique.
L’emploi, le développement économique, constitueront l’axe majeur de notre action via notamment la mise en œuvre d’une Green Valley, pôle agroalimentaire de référence à l’échelle du Grand Ouest, et l’implantation d’une Cité des Entrepreneurs dans le quartier de la gare. Nous serons en permanence à l’écoute des entreprises pour la simple et bonne raison que ce sont elles qui donnent le plus souvent naissance à l’emploi.
Il ne sera nullement question – j’ai noté quelques procès d’intention plutôt malvenus à ce sujet récemment – de négliger la dimension sociale de nos politiques. Bien au contraire, nous allons créer et définir les contours d’un Centre Intercommunal d’Action Sociale qui permettra de dynamiser et d’optimiser l’ensemble de nos interventions au bénéfice des publics les plus fragiles, ceci dans un souci d’équilibre et d’équité territorial absolu.
Voilà, chers collègues, ce que je souhaitais vous dire en priorité ce soir. Je serai un Président présent, impliqué, attentif et disponible. Je connais votre engagement en faveur de notre territoire. Je le partage pleinement. Je vous propose que nous fassions route ensemble pour le bien-être de chacune et de chacun des concitoyens qui ont placé leur confiance en nous.