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Budget 2018 : « Nous positionner sur l’échiquier breton »

Budget 2018 : « Nous positionner sur l’échiquier breton »

Budget 2018 : « Nous positionner sur l’échiquier breton » Jean-Hubert Pétillon, maire de Briec, premier vice-président de Quimper Bretagne Occidentale délégué aux finances.Photo : Pascal Pérennec
Le 14/02/2018 • Mis à jour le 26/04/2018 | 10h23

À quoi ressemble le budget 2018 de la toute jeune agglomération Quimper Bretagne Occidentale ? Voici les éclairages de Jean-Hubert Pétillon, maire de Briec, premier vice-président de Quimper Bretagne Occidentale délégué aux finances.

Comment définir ce budget ?

Le budget 2017 était une agrégation des comptes des deux entités fusionnées, Quimper Communauté et Pays Glazik. Cette année, le budget de Quimper Bretagne Occidentale ressemble à un budget de type agglo. Je dis bien « ressemble » car il nous reste des ajustements à effectuer. Je pense notamment au projet communautaire, élément essentiel, et à la prise en compte du pacte fiscal et financier. Nous sommes appelés à travailler sur cette nouvelle configuration.

Quelles en sont les priorités ?

Il s’agit avant tout de veiller à l’équilibre au sein du territoire, ce qui induit la solidarité entre l’agglomération et les communes qui la constituent. Notre volonté commune est clairement de favoriser le développement économique. De même, le futur Pôle d’échanges multimodal (PEM) représente un enjeu central pour la Cornouaille.

S’il y avait deux choses à retenir ?

Nous pouvons citer deux traits marquants. D’abord, le maintien de la fiscalité communautaire à son niveau actuel, tout en répondant aux attentes des citoyens en termes de services. Ensuite, la poursuite d’une politique résolue de maîtrise des dépenses de fonctionnement. C’est parce que nous sommes d’une grande rigueur en la matière que nous demeurons en capacité de réaliser des investissements structurants comme le PEM ou une grande salle multifonction.

Dans quel contexte ce budget a-t-il été construit ?

Les règles du jeu n’ont cessé de changer au cours de ce mandat. Ce qui a conduit de nombreuses collectivités à recourir au levier de l’impôt, alors qu’elles n’en avaient pas initialement l’intention. Cela a été le cas de Quimper Communauté et du Pays Glazik. Aujourd’hui, la situation a évolué. Les avantages liés au franchissement du seuil des 100 000 habitants, atteint grâce à la fusion entre Quimper Communauté et le Pays Glazik et à l’apport de Quéménéven, nous permettent de ne pas actionner cette année le levier fiscal.

Cela dit, le ciel n’est pas radieux pour autant. Parce qu’en termes de baisse des dotations de l’État, ce qui est perdu est perdu ! Cela se traduit chez nous par des recours non désirés à l’emprunt. Cela peut également engendrer des conséquences indirectes, si l’on prend en compte la diminution des moyens d’intervention de nos partenaires, du fait par exemple de la réduction du montant de l’Aide pour le logement (APL) ou des crédits accordés à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).

Quid de la dette ?

Notre capacité de désendettement est de 1,54 an. Moins d’une année et demie, ce qui est remarquable. L’épargne nette est renforcée. Quimper Bretagne Occidentale est le fruit de l’alliance de collectivités qui ont été gérées avec soin. Cet héritage nous offre l’opportunité de souscrire des emprunts en vue d’accomplir les investissements qui le méritent dans un cadre maîtrisé.

L’agglo exerce t-elle de nouvelles compétences ?

Depuis le 1er janvier 2018, Quimper Bretagne Occidentale est compétente en matière de

Gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (GEMAPI). Ce ne sera pas sans conséquences en termes d’investissements. Il convient de se rapprocher du Sivalodet afin d’identifier les meilleures solutions. Ce sujet dépasse de toute évidence les limites de l’agglomération. Nous nous situons bien davantage dans une logique de bassin.

Autre logique positive, le projet communautaire. Où en est-on ?

Il est en cours d’écriture. Ce projet constitue une étape absolument essentielle de notre vivre ensemble. Et il se présente bien. Dans le cadre de la fusion, nous avons transformé ce qui était une pure obligation issue de la loi NOTRe en réussite partagée. À présent, notre territoire est indéniablement plus fort. Ce schéma peut et doit être élargi du fait de l’évolution des relations entre l’Etat, la Région et les collectivités locales de proximité.

Cette nouvelle donne nous oblige à nous doter d’Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui pèsent davantage. Il nous revient donc d’être capables d’inciter d’autres collectivités voisines à nous rejoindre dans un esprit non pas de captation mais de fédération. C’est tout le sens du Pôle métropolitain.

Quelles sont les avancées sur ce sujet ?

Nous avons intérêt à nous positionner clairement sur l’échiquier breton. Le tourisme, par exemple, doit être porté par le Pôle métropolitain. Nous avons tous avantage à communiquer d’une seule voix. Quand nous sommes élus, preuve de confiance s’il en est, c’est aussi pour mener des politiques publiques bien au-delà des limites de la commune.

Un territoire ne peut pas se développer, il ne peut pas se sentir bien si les territoires qui sont proches de lui ne sont pas en bonne santé. Il est essentiel de partager et d’avoir bien conscience de l’effet démultiplicateur de la réunion de nos collectivités. Qui donne reçoit ! Il est impossible d’être le meilleur en tout. Pourquoi se priver de l’expertise des autres. C’est ainsi que se bâtit la solidarité entre les territoires. Non pas élargir à perte de vue mais tendre la main à ses voisins parce qu’évidemment chacun en sortira gagnant.

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